Hiver

Décembre 2016...

Marie-Noëlle Agniau et des habitants d'Aubazine

 

Qu'y a t-il derrière les collines et quelle est vraiment l'odeur des forêts? Peut-on décrire la silence? Chacun des participants a apporté un bout de chemin pour embellir l'hiver d'un conte poétique.

 

 

Extrait...

Martin et la petite Olive

Si vous voulez bien, je vais vous raconter une histoire. Elle m’a été confiée un bel après-midi d’automne par les habitants du village : Marie-Jeanne, Geneviève, Mathilde et Adèle, Christian, Béatrice. Et Laurène, sage comme une image, nous écoutait.

Cette histoire ne commence pas très bien. Oh non ! Peut-être même attristante. Tendez l’oreille. Écoutez bien. Vous saurez tout.

Il était une fois un petit gars prénommé Martin. On ne sait s’il fut pêcheur, tisseur de chanvre ou simple berger. Sans doute n’avait-il pas encore l’âge d’être tout ça. Un bobo poussait dans son ventre. Derrière le nombril. Pas plus gros qu’une olive. Ni verte ni noire. Étrange bobo que celui-là : plus l’olive grossissait, plus il maigrissait. Comme peau de chagrin. Que faire ? Pas de chirurgie non ! pour enlever tout ça ! Ce genre de bobo n’était pas pareil. Que faire alors ? Une petite tribu d’hommes et de femmes marchait le long des routes. Elle emporta Martin. Loin. Très loin d’ici.

On racontait  que là-bas, loin, très loin d’ici, vers le Nord, gisait sur une grande plage de sable blanc, le grand corps d’une baleine. On racontait que ce grand corps était hors du temps et qu’on pouvait y entrer comme dans une caverne. On racontait qu’en entrant ainsi – peut-être même à la queue leu leu – on pouvait recueillir en y faisant bien attention une sorte de baume qui soignait tous les bobos. Et comme le vent là-bas faisait tourner la tête, il faisait dire à certains qu’on pouvait même changer d’univers. A tout le moins de vie. Non ! Non ! Seulement de paysages…

Télécharger
Textes des participants
texte-martin-et-la-petite-olive-hiver-20
Document Adobe Acrobat 2.0 MB