Printemps

Médecin malgré soi ? La question a été posé à une dizaine de soignants (médecins, internes, infirmières, aides-soignantes…). Ceux-ci se sont exprimés sur la naissance de leur engagement et leur quotidien.

Extrait…

Chœur des soignantes

Les conditions de travail
La violence dans la relation avec les patients, les familles
Etre face à la mort
Prendre sur soi, tellement
Nous sommes des humains en face d’humains
Nos limites, mes limites
J’espère ne jamais craquer, j’espère
Etre en équipe c’est très important, être soudés
Etre seul c’est terrible
Parfois il faut se dire : C’est pas une dame qui m’envoie son bol à la figure, c’est une pathologie
Travailler avec des copines
Dans un environnement que je connais, qui me connais
Je dois pouvoir me regarder dans une glace
Etre poussé au bout de moi-même
Réfléchir à ma pratique
J’ai peur d’être comme dans une usine
Sans la possibilité de m’approcher vraiment des gens
Faire des douches et des toilette à la chaine, 5 minutes chacun
On nous impose beaucoup de choses, alors c’est à nous de réfléchir à nos priorités
Jusqu’où je dois insister quand une personne ne veut pas prendre sa douche
Comment je fais avec les départs en retraite non remplacés
Les médecins qui en demandent toujours plus
Cette faute qui me retombe toujours dessus
La bienveillance si peu accordée
Les frustrations qui se transmettent vers le bas de l’échelle
L’encadrement insuffisant, les petites vengeances
Et ma parole qui me sera reprochée
La reconnaissance absente
L’ingratitude
Les patients qui ne comprennent pas qu’on est surchargé
Et ceux qui nous comprennent
Ceux qui nous disent « Beau boulot »